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textesjpb1
Description du blog :
Récapitulatif de mes articles et divers.
Catégorie :
Blog Société
Date de création :
27.10.2016
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La Bag Noz.

La Bag Noz.

Publié le 27/10/2016 à 01:52 par textesjpb1
La Bag Noz.

La Bag Noz.

 

Il y a bien des chagrins que la mer accompagne

D'Audierne à Saint-Malo, de Paimpol à Quimper

Des parages de Sein, dans toute la Bretagne

Et de biens grands malheurs pour ceux du Finistère.

 

Là, au bout de l'Europe et le nez vers le large

Comme un fier promontoire est le pays d'Ar-Mor

Où du noble vaisseau jusqu'à la moindre barge

L'on ne peut éviter souvent un triste sort.

 

L'océan déchaîné mange des équipages

C'est un pays de veuves, tout de coiffes dressé

Tout au fond de la mer, naufrage après naufrage

Des corps de matelots sont ensemble tassés.

 

Souvent dans ces parages la mer est bien cruelle

Prélevant chaque année son compte de marins

Les koz à la veillée bien souvent parlent d'elle

Et leurs tristes histoires jusqu'au fond vous étreint.

 

Leurs récits sont souvent qualifiés d'incroyables

Quand il content à voix haute qu'ils ont vu la Bag Noz

Avec son équipage ô combien pitoyable

Et l'on voudrait alors les faire taire, mais nul n'ose.

 

A bord de la Bag Noz sont des âmes errantes

Peuplant le bâtiment des cales à la mâture

Celles des matelots en quête permanente

D'un sacrement chrétien et d'une sépulture.

 

Le Recteur les bénit, bien sûr, lors des naufrages

Mais leur corps à jamais s'engloutit dans les eaux

Leur âme est pour toujours éloignée des rivages

Nulle tombe n'existe pour abriter leurs os.

 

Elles errent ainsi sur ce vaisseau fantôme

Que l'on voit disparaître, puis revenir d'un coup

S'estomper à nouveau ne laissant nul atome

Encore une vague ombre... et puis plus rien du tout !

 

Et c'est lors des tempêtes que toujours on la croise

Les marins de Bretagne en savent la raison

Qui prédit un malheur dedans les eaux d'Iroise

Des marins engloutis sans aucune oraison.

 

Sur la partie arrière se tient l'homme de barre

On dirait un vieillard, hirsute, déchiqueté

Ceux qui l'ont vu de près assurément sont rares

Car il vire de bord lorsqu'il est approché.

 

Un soir un capitaine dont la mère éplorée

Pleurait encore son homme, humble pêcheur de Sein

Souhaita que l'esprit, l'âme du marinier

Rejoigne le Bon Dieu pour s'endormir enfin.

 

La pluie et le brouillard, les vagues déferlantes

Ne l'empêchèrent point de monter sur le pont

Devant l'homme de barre, les âmes délirantes

Il se dressa d'un bond et soudain leur fit front :

 

"Requiescat in pace, âmes des défunts

Dont les corps n'ont pas pu être mis dans la terre

Vous qui avez souffert une aussi triste fin

Dont les noms ne figurent dans aucun presbytère."

 

On dit que la Bag-Noz disparut à l'instant

Où le marin breton eut prononcé ces mots

Elle est partie, sans doute, dans un repli du temps

Entraînant avec elle et l'homme et son canot.

 

Nul ne la revit plus dans ce coin d'Atlantique

Est-ce que les âmes en peine ont trouvé le repos

Ou bien navigue-t-elle encore en  Antarctique

Ce grand vide glacé que craint le matelot ?

 

Mais encore aujourd'hui des marins disparaissent

Où vont donc leurs esprits quand sombrent leurs esquifs ?

Mais l'océan qui gronde et qui gémit sans cesse

Entre chaque marée le raconte aux récifs.

 

Nous ne saurons jamais la fin de leur voyage

Cela est leur secret, bien au-delà du temps

Mais le soir, en Bretagne, écoutez leur message

Que conte sur la lande la morne voix du vent.

 

Quand le soleil se couche sur une mer étale

Délayant ses rayons sur un fond de ciel rose

Les hommes et l'Atlantique, en osmose totale

Portent ensemble un hommage à ceux de la Bag Noz.

 

Marins, quand vous serez dedans la mer d'Iroise

Et que vous franchirez la baie des Trépassés

Sortez le boujaron au poste d'équipage

Buvez à la mémoire de ceux qui sont passés.

 

(En hommage à Eric Tabarly).